Quelques illustrations de la lignée

de Savary

Savary blason

ARMES : d'azur à un chevron d'or accompagné en chef de deux croisettes pattées d'argent et en pointe d'un
lion issant couronné d'or.
Denis du Péage


I. - Pierre DE SAVARY,

allié à Gillette Cuvelle, eut un fils :


II. - Charles DE SAVARY.

à Gavre (diocèse de Coutances) le 30 septembre 1669, marchand, bourgeois de Lille par achat du 9 novembre 1696, acheta les seigneuries du Gavre, Boesbreughe, Haguedorne, devint scelleur en la chancellerie près le Parlement de Flandre et mourut paroisse Saint-Étienne le 20 novembre 1750. Il épousa à Lille, par contrat du 1er juin 1707, et à Saint-Étienne le lendemain, Marguerite-Philippine de Tenre, fille de Henri-François, négociant, et d'Anne-Élisabeth Robart, baptisée à Saint-Etienne le 24 décembre 1686, décédée le 22 août 1750; dont :
I. Philippine-Charlotte-Josèphe, baptisée à Saint-Étienne le 24 mai 1708, morte à Paris et y enterrée le 2 août 1787 ; elle déshérita toute sa famille pour laisser sa fortune à son hôtelière. Elle épousa à Saint-Étienne, le 16 juin 1727, Guillaume-François Pérignon, avocat au Parlement de Paris, fils de Jacques et de Jeanne de la Biche, baptisé à Paris paroisse Saint-Sulpice, bourgeois de Lille par achat du 3 juillet 1728, mort le 21 mai 1763; sans postérité.
2. Henriette-Virginie-Adrienne, baptisée à Saint-Étienne le 18 août 1709. 3. Albertine- Thérèse, baptisée à Saint-Étienne le 25 décembre 1710, morte en cette paroisse le 12 juin 1729. 4. Henriette-Joseph, baptisée à Saint-Étienne le 21 septembre 1712, décédée célibataire sur cette paroisse le 29 avril 1792. 5. Charles-Joseph, qui suit, III. 6.
Marie Rose Virginie de Savary, baptisée à Saint-Étienne le 20 octobre 1715, décédée en cette paroisse le 13 octobre 1762, mariée dans cette église, le 6 avril 1739, avec Charles-François Carpentier, fils de Charles et d'Anne-Catherine Kerpen,

Kerpen

Dominique de Kerpen, écuyer à Bruxelles, seigneur de Vertryck, Quabeck, Loofort et Willebringen.

baptisé à Sainte-Catherine le 19 octobre 1704, bourgeois de Lille par relief du 4 mars 1739, négociant, négociant en dentelles, chauffe-cire en la chancellerie près le parlement de Flandre, décédé le 28 juin 1778 ; dont :

Angélique Marie Louise Carpentier, dame de Prémaillez, née le 26 octobre 1748, Lille (59), décédée le 29 mai 1785 (à l'âge de 36 ans), mariée le 23 novembre 1779, Lille, avec Joseph Le Roux de Bretagne, seigneur d'Archival, né le 12 février 1755, Douai, Nord (paroisse Saint-Jacques), décédé le 5 mai 1799, Douai, Nord (à l'âge de 44 ans), avocat au Parlement de Flandre.

Carpentier-de-la-MotteCarpentier-Montauban

dont

Jean Victor Carpentier de La Motte, né le 5 janvier 1799, Paris, décédé le 5 mars 1886 (à l'âge de 87 ans), avocat près la Cour royale de Paris, marié en 1822 avec Agarithe Dareste de La Plagne, née le 17 février 1805, Paris, décédée le 24 septembre 1872 (à l'âge de 67 ans), dont

Léon Carpentier de La Motte, né en 1832, ingénieur civil des mines.

Charles Jean Carpentier de La Motte, né le 29 janvier 1844, Paris, décédé le 17 août 1889, Paris (à l'âge de 45 ans), secrétaire général du ministère des Finances, trésorier-payeur général des Armées, marié le 16 novembre 1867, Paris, avec Marie Boivin, née le 19 novembre 1848, décédée le 8 mai 1932 (à l'âge de 83 ans).

7. Alexandre-Louis, baptisé à Saint-Étienne le 28 avril 1717. 8. Angélique-Thérèse, baptisée à Saint-Étienne le 2 août 1719, morte le 5 ventôse an V. 9. Henri-Joseph, qui suivra, III bis. 10. Louis-Joseph, baptisé à Saint-Étienne le 18 février 1723.  11. Pierre-Joseph, baptisé à Saint-Étienne le 3o avril 1724, conseiller en la chambre consulaire de Lille, mort le ier ventôse an VII, épousa à Lille, le 3o messidor an IV, Marie-Barbe-Joseph Évrard, fille de Jean-Antoine, négociant, et de Marie-Françoise Duhene, née à Valenciennes le 18 janvier 1734, morte à Lille le 3o novembre 1802 ; il en avait eu un fils : Louis-Joseph, baptisé à Saint-Sauveur le 24 août 1759 et déclaré fils de Pierre Marez et de Marie-Madeleine Tacquet, mort à Lille le 25 février i83i ; il épousa, en prairial an XIII, Monique-Joseph Guillain, décédée à Lille le 9 septembre 1829, à 79 ans. 12. - Guillaume-Joseph, baptisé à Saint-Étienne le 21 août 1725. 13. - Alexandre-Joseph, qui suivra, III ter. Les registres d'état-civil mentionnent les décès de deux enfants de Charles de Savary à Saint-Étienne, le 29 octobre 1723 et le 22 juillet 1729, sans indiquer les prénoms.

III. - Charles-Joseph DE SAVARY,

baptisé à Saint-Etienne le 25 septembre 1713, bourgeois de Comines le 12 juillet 1735, bourgeois de Lille par relief du 7 avril 1739, syndic de la Chambre de commerce de cette ville, puis échevin, décédé paroisse Sainte-Catherine le 12 avril 1792. Il épousa, après avoir fait ses sommations, par contrat passé le 6 octobre 1738, et à Saint-Étienne, le même jour, Marie-Thérèse Cuvelier, fille de Joseph, conseiller du Roi, receveur des fermes de Sa Majesté au bureau général de Lille, et de Marie-Jeanne Pottier, née à Douai, paroisse Saint-Albin, et décédée à Lille le 11 mars 1768 ; dont :
1. Charles-Joseph-Marie, baptisé à Sainte-Catherine le 8 juin 1739, décédé le 5 frimaire an X.

2. Thérèse-Philippine-Joseph, baptisée à Sainte-Catherine le 25 juillet 1740, décédée en cette paroisse le 9 septembre 1746.
3. Pierre-François-Joseph, baptisé à Sainte-Catherine le 19 octobre 1741 décédé le 28 août 1742.
4. Marie-Louise-Joseph, baptisée à Sainte-Catherine le 26 juillet 1745, morte à Lille le 25 novembre 1825, alliée à Sainte-Catherine, le 5 mai 1791, à François-Xavier de Fabricy, écuyer, sr de Gillevoisin, fils de Ponce-Charles, écuyer, ancien officier au régiment de. Breudelé suisse, et de Marie-Marguerite Hollebecque, chevalier de Saint-Louis, maréchal des camps et armée du Roi; décédé à Lille le 11 floréal an III. 5. Un fils mort-né à Sainte-Catherine le 4 novembre 1746.

III bis. Henri-Joseph DE SAVARY,

« écuyer », sr du Gavre, baptisé à Saint-Étienne le 6 février 1722, bourgeois de Lille par relief du 5 septembre 1749, avocat au Parlement de Flandre, nommé conseiller du Roi à la gouvernance de Lille par lettres données à Paris le 9 juin 1747, décédé paroisse Saint-Étienne le 4 février 1790. Il épousa à Saint-Étienne, le 8 septembre 1748, Marie-Anne-Catherine de Has, fille de Pierre-Joseph et de Marie-Catherine-Jossine Maille, baptisée à Saint-Étienne le 22 janvier 1729, décédée à Lille le 20 juin 1768 ; dont :
1. - Charles-Henri, qui suit, IV.
2. - Thadée-Joseph-Marie, baptisé à Saint-Étienne le 9 septembre 1750.
3. Étienne-Philippe-Joseph, baptisé à Saint-Étienne le 24 octobre 1751, mort le 25 janvier 1762.
4. - Henriette-Josèphe, baptisée à Saint-Étienne le 15 septembre 1756, morte le 11 février 1757.
5. Pierre-Auguste, baptisé à Saint-André le 7 mars 1760, mort le 6 novembre suivant.
6. Angélique-Henriette-Catherine, baptisée à Saint-André le 21 février 1761, décédée le 20 janvier 1762.
7. Henriette-Charlotte-Cunégonde, baptisée à Saint-André le 4 mars 1762, morte le 21 mars 1763.
8. Marie-Thérèse-Joseph, baptisée à Saint-André le 19 avril  1765, morte le 4 janvier 1826, alliée à Saint-Étienne, le 17 octobre 1786, à Jean-Baptiste-Gabriel-Joseph Quecq, chevalier, sr de Sevelingue, fils de Jean-Baptiste-François et de Marie-Jeanne-Joseph le Thierry, baptisée à La Madeleine le 9 novembre 1755, bourgeois de Lille par relief du 29 décembre 1786, créé trésorier de France au bureau des finances de la généralité de Lille le 13 mai 1786, fonction qu'il exerça jusqu'en 1790, conseiller municipal de Lille jusqu'en 1808, conseiller général du Nord, administrateur des hospices de Lille, mort dans cette ville le 31 décembre 1827 ; dont postérité. 1. Il obtint des lettres d'honorariat datées de Versailles le 24 février 1773.

Quecq-de-Sevelingue

Plaque dans le cœur de la chapelle de l’hospice Comtesse à Lille.

 IV. Charles-Henri DE SAVARY, écuyer, sr du Gavre,

baptisé à Saint-Étienne le 8 juillet 1749, nommé conseiller du Roi à la gouvernance du souverain bailliage de Lille le 17 novembre 1772, bourgeois de cette ville par relief du 12 avril 1783, conseiller municipal de Lille de 1807 jusqu'à sa mort ; décédé dans cette ville le 26 juillet 1810. Il épousa à Sainte-Catherine, le 18 juin 1782, Alexandrine-Joseph-Marie Vimot, fille de Charles-Louis, sr de Lamissart, trésorier de Lille, et de Marie-Anne-Alexandrine Lenglart, baptisée à Saint-Étienne le 28 décembre 1761 ; dont : 

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Hôtel de Savary, rue Royale, Lille

 

Conseiller du Roy, Trésorier de France à la Gouvernance de Lille, ne Paroisse St-Etienne, le 8 Juillet 1749, de Henri-Joseph et de Marie-Anne-Catherine de Has, lequel mourut Conseiller Municipal de Lille le 25 Juillet I8ro, ayant eu deux filles.

1° Alexandrine-Henriette DE SAVARY DU GAVRE, née Paroisse Ste-Catherine, le 30 Décembre 1783, décédée le 9 octobre r855, épouse de François-Alexandre QUECQ D'HENRIPRET

Quecq-Ste-Catherine-LilleQuecq-Ste-Catherine-Lille

2° Thérèse-Charlotte, qui suit;
VII. -- Thérèse-Charlotte DE SAVARY DU GAVRE, née Paroisse St-Etienne, le 16 Février 1789, décédée le 10 Février 1862, avait épousé le I5 Septembre 18I3 Charles-Léopold-Marie DE LA CHAUSSEE, Chevalier, 

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fils de Charles, Chevalier, né le 28 juillet 1753 de Charles, Chevalier, Sgr de St-Aubin et de Marie-Beatrix Moullart de Vilmarest, page du Roi Louis XVI, puis capitaine au régiment de Berry, Chevalier de St-Louis.  (3), et de Jeanne-Rufine-Françoise de Bourgogne, né a Tournai, le 2 Janvier 1792, décédé a Lille, le 21 Juin 1884, 

« par contrat passé devant Dclerue et Salembier, notaires à Lille, en présence et du consentement de plusieurs parents et amis des parties, savoir, du côté do futur, entre autres, de dame Marie-Josèphe de la Chaussée, sa tante; de messires Louis-Charles-Félix et Alexis Aimé Warnier de Wailly, écayers, ses cousins-germains ; de messire Antoine-Louis-Augustin Moullart de Vilmarest, écuyer, ancien capitaine d'infanterie; de messire Pierre Moullart de Torcy, écuyer, ancien lieutenant-colonel au service d'Espagne; de messire François-Michel de la Chaussée, écuyer, cousins issus de germains; de messire Joseph-François-Marie Lallart de Ribchem, ancien capitaine d'infanterie, chevalier de l'ordre de S. Louis ; de messire Louis - JeanBaptiste Huvino de Bourghelles, écuyer, ancien maire <lc Lille ; de messire Philippe de Bourgogne, écuyer, le premier, oncle, et les deux derniers, cousins-germains de la mère du futur; et du côté de Mlle, de Savary. darne Marie -Anne- Alexandrine Lenglart, veuve de Charles-Louis Virnot de Lamissart, ancien trésorier de la ville de Lille, son aïeule maternelle ; de demoiselle Alexandrine-Henriette de Savary, sa sœur germaine ; de Jean-Baptiste-Gabriel-Joseph Quccq, écuyer, ancien trésorier de France, membre du collège électoral et du conseil-général du département du l\ord. oncle allié du côté paternel, de François-Emmanuel-Désiré Quecq, écuyer, ancien trésorier de France, et de Marie-Jean-Charles Gennard, receveur des domaines à Lille, oncles alliés du côté maternel. »

Ils laissent quatre enfants ; Le 19 Décembre 1876, MM. Charles de la Chaussée et Jules de Vicq, avaient par devant Me Piat, notaire a Lille, signé un acte de notoriété concernant Charles le Thierry d'Ennequin, dont Madame Désiré Le Thierry avait recueilli les éléments aux Archives.
1° Elisabeth-Zénobie DE LA CHAUSSEE, née le 5 Novembre 18r6, décédée au château d'Estaimbourg, près Tournay, le 27 Juillet 1885, s'était mariée en 1838 a Charles DE BOURGOGNE, chevalier, fils de Philippe (3), Page du Roi, et de Marie-Claire-Joseph-Julie de Brandt, marquise de Maizieres,

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né à  Tournai le 8 Février 18IO, Chevalier des Ordres de Léopold et de St-Jean de Jérusalem, décédé a Estaimbourg le 24 Mars 1886, dont deux enfants ; Philippe de Bourgogne, Chevalier, né à Lille le 28 Janvier 1774, entra aux pages du Roi en 1789. En 1792 il fut nomme premier page (dignité qui au bout de quatre années conférait le grade de capitaine de cavalerie).
Il avait été de service dans les appartements .du roi le 20 Juin 1791 mais il n’apprit la fuite de la famille royale que le  lendemain. Arrêté avec deux de ses camarades, il fut maltraite par la populace qui voulait le pendre a un réverbère dans la rue St-Honore, près du Palais Royal lorsqu'un escadron de gendarmes vint l'arracher des mains des forcenés.
Au 20 Juin 1792 Philippe de Bourgogne resta constamment près du Roi et le 10 aout il fut du petit nombre des serviteurs et des gardes nationaux fideles qui lui firent un rempart de leur corps. Il l'accompagna jusqu'a l'entrée de l'assemblée ou il ne fut point admis, mais où son habit de premier page lui attira une décharge qui tua un garde à ses cotés.

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Il rejoignit l'armée des Princes, y re9ut au nom du Roi un brevet de capitaine des Chasseurs de Calonne signe par Monsieur et le Comte d' Artois le II septembre 1792, et prit part à la défense de Maëstricht ce qui lui valut le titre de Bourgeois de cette ville.

DE BOURGOGNE: écartelé au 1e et 4e semés de France Ii la bordure componée d'argent et de gueules, qui est de BOURGOGNE moderne) au 2 et 3" bande d'or et d'azur de 6 pièces a la bordure de gueules (qui est de BOURGOGNE ancien) et sur le tout d'or au lion de sable orne et compossé de gueules (qui est de FLANDRE). Les écartelures brisées d'un champagne d'or a la pointe de l'écu. V. LA CHESNAYE-DES-BOIS.  Cette famille est issue de Jean II de Bourgogne ne a Dijon en 1404 du Duc Jean sans Peur, et d'Agnès de Croy, fille de Jean, Sire de Renty et de Marguerite de Craon.

estaimbourgEstaimbourg

Le Château d'Estaimbourg servit de résidence secondaire aux Amédée Prouvost: "Le château d'Estaimbourg appartenait à des descendants (par la main gauche) des ducs de Bourgogne et était situé en Belgique dans le Hainaut, entre Pecq et Nichan. C'était une grande construction d'aspect assez banal et noirâtre, mais de proportions plutôt impressionnantes. Au milieu d'une pièce d'eau le bâtiment offrait des logements tellement vastes que souvent il comptait une trentaine d'habitants, tous très à l’aise. Chaque famille avait son quartier bien  à elle. C'était la joie des enfants les soirs d'arrivées, que ces grands corridors nus et vides desservant les chambres. Le coté de la bibliothèque de M. de Bourgogne était réservé à  Mme Prouvost, il semblait un asile de mystère digne de respect. II y avait l’ aile droite, quartier de M. le Chanoine de Bourgogne dont on voyait dans les portraits du vestibule la figure jeune et rosée un peu poupine malgré son rochet de dentelle, puis la chambre de Télémaque chère aux collégiens à cause d'un grand dessin représentant le héros grec. Les meubles, dont quelques-uns de prix, avaient tous un air vieillot des châteaux inhabités depuis de longues années. La fade odeur de l’entrée recelait un peu de désuétude, cependant, par de longues fenêtres, on avait de jolis aperçus de campagne. Le mont de la Trinite se profilait comme une taupinière sur un grand clé dominant la plaine et servait de baromètre ; on le trouvait bleu empanaché, et c'était merveille de voir que le temps était toujours en rapport avec les prévisions données par la montagne. Puis la pièce d'eau, la barque, le pont menant au bois de sapins ou la vigne verge rosissait si fort des le mois d'aout et flamboyait d'un rouge de feu des septembres, et les grands espaces, les allées sombres et ombragées, vrais délices pour les promenades du matin ou les lièvres vous barraient le passage, ou sautillaient gentiment les animaux apprivoises. Lors des fenaisons, les grandes pelouses odorantes offraient avec leurs meules de foin les taches de vieil argent qui tranchaient sur le vert sombre des sapins.
Dans les parages du potager, comment dire les appâts de ces murs couverts de pèches et ces pruniers en plein vent qu’on balançait sans respect pour voir tomber les fruits tièdes de soleil et juteux de leur sucre. Les petits murs, barrières et enclos variés qui divisaient le coin du potager déjà grand comme un petit empire, permettaient aux intrigants dévastateurs de se dérober par un bout ou par l’ autre lorsqu’ils entendaient un pas de jardiner. On retombait alors dans le parc de framboisiers ou dans les plates-bandes de fraisiers et on revenait au château, l’estomac et la conscience un peu chargée mais le cœur et la tête ensoleillés par l’ivresse de la nature. La vie à Estaimbourg était très monotone, point n'est besoin de le dissimuler, et quoique ces souvenirs n'aient le droit d’évoquer aucune satire, il est avéré qu'on cherchait l’ ombre du parc pour parer aux inconvénients du soleil, puis le soleil  pour se réchauffer de la fraicheur de l’ ombre, qu'on y discutait avec un esprit charitable et plein de douceur de I’ opportunité d'un salon au nord ou au midi, qu'on y cherchait avec une inaltérable patience le bien -être des marmots chéris qu'il fallait tenir un peu éloignés et qu'on emmenait de temps en temps pour ne pas trop fatiguer les oreilles maternelles. On parlait aussi pendant les repas des recettes culinaires les plus agréables au palais. Au moins la médisance était éloignée de ces conversations. Le soir enfin, on s'endormait en remerciant la Bonne Providence de tant de jodles goutées dans une paix si profonde. On ne se plaignait cependant pas de la monotone des jours. L'influence très bien faisant de Mme Prouvost se faisait sentir très douce à tous, grands et petits. Avec l’âge, elle était devenue encore plus indulgente, plus peleuse si possible, toujours souriante de ce bon sourire qui désarmait les moins bien  intentionnés. On la sentait recueille dans une profonde ferveur, et qui aurait ose exprimer une plainte, manifester un mécontentement?
Elle se faisait toute a tous et ne se réservait que de longues stations à l’ église si proche du château que la grille du parc séparait seulement. L'église était, grâce à ses soins, toujours bien  tenue et ornée de fleurs. Elle était sans style avec son porche bas, le petit cimetière a l’ entrée, et évoquait, cette petite église de village, un sentiment attendri en contemplant la simplicité de son architecture, I’ allure un peu barbare de son clocher, et on se répétait volontiers cette strophe chaque fois qu'on y entrait : Salut, je te revois encore,
Aussi pauvre, mais plus touchante Mon clocher d'ardoise que dore La pourpre du soleil couchant Parmi les arbres et les tuiles je vois encore se pencher son coq aux ailes immobiles Mon vieux clocher.
A l’intérieur, les tombeaux de la famille de Bourgogne étaient le seul document intéressant. Les fleurs de papier ornaient la statue de Saint-Ghislain, l’orgue tremblotant auquel il manquait la moitié des touches et des jeux, ronflait sous les doigts du sacristain, menuisier du village. Le parfum d'encens mélange aux senteurs de moisi, avec la sensation de fraicheur d'une cave, tout cela vous prenait à la gorge, mais on y priait bien  et les prônes de la cure étaient écoutes sans broncher.
Mme Prouvost recevait de temps en temps son curé et les curés des environs, elle avait un grand respect pour les prêtres et peut-être avait demande depuis longtemps à Dieu la faveur de donner à l’Eglise un membre de sa famille.
L'ainé de ses petits-fils, Henri Lestienne, le tout premier de cette lignée de 27 petits-enfants qui entoura sa vieillesse, fut appelée au sacerdoce. Elle put jouir des émotions si douces de sa première messe. Dans la sainteté d'une telle vocation, Il remplit une trop courte carrière de bonnes ouvres de fondations charitables et d'exercices multiples de Dévouement. Il fut prés de sa grand-mère pour lui donner les consolations de la foi et lui fermer les yeux.
Dieu couronna cette âme de prêtre en le ceignant de l’auréole des Saints, car il mourut au champ d'honneur, comme aumôner militaire, en juin 1915, ayant été plus loin que son devoir, aussi loin que son ardeur de dévouement pouvait le conduire.
Maintenant les dernières années de Mme Prouvost sont comptées.
Elle revient à Estaimbourg cependant tous les étés. Les soirées, par les chaleurs, se passaient dans la grande galère d'entrée. Malgré son affaiblissement, elle pouvait encore faire sa partie de whist avec un de ses gendres ou de ses petits-fils. Les plus remuants sortaient jusqu'a neuf heures pour chercher des vers luisants ou étudier la cosmographe avec un oncle complaisant, mais les veillées se terminales tôt à cause du lever matinal pour la messe et aussi du départ pour Roubaix d'une partie des hôtes. En 1902 l’état de Mme Prouvost devenant alarmant, on lui recommanda le grand air et le repos d'Estaimbourg. Elle y arriva très fatiguée a la fin de juin. Elle s'affaiblit très rapidement et rendit son âme à Dieu le 25 juillet. L'agonale avait été longue et apparemment douce, avec des sursauts de vêle et des phases de prostration complète. Tous ceux qui l’approchaient étaient frappés de son aspect si calme, de son expression d'aménité, Celle qu'on lui avait toujours connue.
L'abbé, son petit-fils, ne la quittait pas. Le dernier soupir étant proche, il attendit jusqu'à midi et demi  pour y assister et put de suite dire la sainte Messe dans la petite église qui avait été si souvent témoin des oraisons de sa sainte grand-mère. Deux de ses cousins servirent, la messe, et toute la famille y assista, cherchant à travers le passage  cruel de cette terre à un monde meilleur, la figure de celle qui entrait dans le triomphe et pouvait entendre les paroles saintes. « Bon et fidèle serviteur, voici la récompense que je t’ai préparée ».   
Souvenirs de Madame Amédée II Prouvost, née Marie Bénat, ici au sujet de ses beaux parents:
D'UN SIECLE A L'AUTRE DE BRETAGNE EN FLANDRE, SOUVENIRS D'UNE GRAND'MERE  Présentés par son petit fils Jacques Toulemonde Roubaix, 1970-1971 

A Marie DE BOURGOGNE, née le 14 Avril 1839, mariée à N. de MAROLLES; postérité;
B Jean, né à Tournay, le 16 Avril 1843, vicaire à la Paroisse Ste-Marguerite de Tournay.
2° Aurélie-Caroline-Clémence, née le 28 Juin 1822, décédée le 1er Janvier 1874, bienfaitrice de l'Ordre des religieuses Auxiliatrices des âmes du Purgatoire (A cet ordre, fonde-par Eugénie Smet, Aurélie de la Chaussée légua un immeuble, sis rue Nationale a Lille) ;

3° Charles-Désiré-Henri, qui suivra ;
4° Clémentine-Eugénie, née le 23 Mai 1831, alliée le 14 Octobre 1862 a Charles-Pierre-Pépin GAILLARD, baron DE BLAIRVILLE, fils de Félix-Constant et de Charlotte-Ludivine de Beaulaincourt, né à la Beuvrière, le 2r Février' 182r, chef d'Escadron d' Artillerie, Chevalier de la Légion d'Honneur, décédé a Arcachon le 28 Mars 1889, dont postérité.
VIII. - Charles-Désiré-Henri DE LA CHAUSSEE, fils de Charles et de Thérèse de Savary, ne a Lille le 6 Septembre 1825, Conseiller référendaire a la Cour des Comptes, décédé à Paris, le 1° Juin 1886, épousa en premières noces a Paris, le 21 Février 1854, Alice-Adelaïde RANFRAI DE LA BAJONNIERE, fille d' Armand-Henri, et de N. Davous, née en 183I, décédée à Strasbourg le 27 Mars 1869. En secondes, noces il épousa le 26 Juin 1880, a Versailles, Jeanne-Rose-Louise DE PORTES d'Amblérien, fille de Claude-Louis-Amédée, et de Cécile-Victoire de Gascq, née en 184I, décédée a Toulouse, le 29 Mai 1895, dont:
1° Antoinette-Marie-Charlotte- Yvonne, née en 1857, décédée au château de la Bijoire (Vendée), le 17 Septembre 1862 ;
2° Daniel-Charles-Marie, ne le 10 Mai 186I, attaché d’Ambassade.
3° Aurèlie-Félicie-Marie-Thérèse, née le 11. Novembre 1863, mariée 1° Juin 1888, à Paul-Marie-Joseph-Adolphe COLLINET, vicomte de LA SALLE, fils de Marie-Edmond-Aime, et de Marie-Armande de St-Priest, né à Seur le 26 Octobre r855, capitaine d'infanterie, veuf de Marguerite-Louise-Antoinette Perier;
4° Eugénie, morte en bas-âge.

III ter. Alexandre-Joseph DE SAVARY, écuyer, sgr du Marais, baptisé à Saint-Étienne le 10 février 1727, cornette au régiment de Tallerand, bourgeois de Douai le 20 juillet 1756, contrôleur de
la maison du Roi, décédé paroisse Saint-Étienne le 13 novembre 1782. Il épousa à Sainte-Catherine, le 25 septembre 1752, Marie-Anne-Françoise Legrand, fille de Jean-François, notaire, et de
Madeleine-Angélique de Hennin, baptisée à Saint-Étienne le 7 septembre 1725, décédée le 9 mars 1789 ; dont :
I. Angélique, baptisée à Saint-Étienne le 2 octobre 1752, fille légitimée, morte à Paris le 7 janvier 1761.
2. Henri-Joseph, baptisé à Saint-André le 3o octobre 1753, capitaine au régiment colonelle générale cavalerie, marié à Tours, le 22 mai 1780, avec Perrine-Françoise Butté de Saché ; dont
il eut : a. Jean-Henri, à Saché le 4 mars 1781, mort à Lille paroisse Saint-Étienne le 7 juin 1786.
b. Anne-Jeanne-Françoise, née à Saché le 27 octobre 1783, mariée en l'an XI à son cousin germain maternel. 3. Un fils, à Paris, mort jeune, paroisse Saint-Sulpice. 4. Un autre fils, à Paris, mort jeune. 5. Alexandrine-Thérèse, baptisée à Saint-Sulpice le 1er août 1759, morte le 5 février 1761.

6. — Alexandrine-Marie-Étienne, baptisée à Saint-Sulpice le 11 février 1761, morte à Lille paroisse Saint-Étienne le 6 février 1764. 7. — Angélique-Étienne-Louise, baptisée à Saint-Sulpice le 24
août 1764, morte à Paris le 9 juin 1767. 8. — Marie-Marguerite-Michèle, née à Paris le 13 décembre
1767, baptisée à Saint-Sulpice le 3 janvier suivant, morte à Lille paroisse Sainte-Catherine le 19 avril 1788.
Source: gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France, 2012-130261

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